2- Nideck (Haut et Bas) **

 

Situation et commentaires

Le site est constitué de deux châteaux construits à l'extrémité d'une crête gréseuse, distants de quelques dizaines de mètres, à 534m d'altitude. Les restes des châteaux sont modestes, mais la nature sauvage aux alentours vaut le détour, en particulier la cascade voisine.

 

 

Aperçu historique

1200-1250 : érection du château du Nideck. Le donjon du Bas-Nideck a probablement aussi été bâti au cours du XIIIe.
1393 : le château (" unsre vestin zu Nydecke ") fait l'objet d'une paix castrale (" Burgfriede ") scellée par les différents copossesseurs.
1422 : l'acte de 1393, sert de modèle à la paix castrale rédigée par les seigneurs du Bas-Nideck.
1448 : le châtelain, André Wirich, s'est réfugié dans le château qui est assiégé par les troupes de la ville de Strasbourg. En effet, Wirich avait servi l'évêque de Strasbourg et Jean de Fénétrange contre la ville de Strasbourg (guerre dite de Wasselonne). Wirich capitule en s'engageant à ne plus nuire aux intérêts de la cité.
1454 : Wirich est à nouveau assiégé par Louis de Lichtenberg, pour s'être allié avec l'ennemi de ce dernier, le sire de Linange. La garnison, malgré sa résistance, est contrainte de se rendre. L'épouse de Wirich, alors enceinte, sauve la tête de son mari et le château de la destruction, en se jetant en larmes aux pieds du vainqueur.
1636 : le château, probablement délaissé depuis longtemps, est ravagé par un incendie.

 

 

Légende

Selon une ancienne légende, des géants, qui terrorisaient la région, habitaient le château. Charlotte Engelhardt-Schweighaeuser (1781 - 1864) recueillit la légende de la bouche d'un garde forestier. Elle en fit un poème en alsacien.
Grimm lors de son passage en Alsace en 1814 le transcrivit en prose allemande et l'inséra plus tard dans ses "Contes Allemands".
Plus tard Chamisso en fit un poème allemand qui devint célèbre :

La fille du géant du Nideck
La légende du Nideck
Un château fort élevait autrefois sa tour hardie au milieu des grands bois.
Il abritait, nous raconte la fable.
De fiers géants, de race redoutable.
Or, il advint que l'enfant du Seigneur, fillette blonde à l'oeil d'azur rêveur,
Vit en jouant une poterne ouverte et s'élança dans la campagne verte.
Quel monde neuf, que de choses à voir, maisons, clochers, ruisseaux, vergers
et vignes, prés, champs dorés.croissant partout leur ligne.
Mais en s'avançant ainsi par le vallon, l'enfant joyeuse vit dans les sillons
un laboureur dont la charrue agile d'un soc aigu perce le sol fertile.
Quel beau jouet !
Et s'emparant de tout jusqu'au jouet, dans sa tunique elle met sa trouvaille,
de ses deux mains la serrant à la taille, sans s'émouvoir trop des cris du rustaud.
En quelques bonds, la fillette est en haut, portant toujours sa charge singulière, dans les replis de l'étoffe légère.
Vois père, vois ce que j'ai pris Ià-bas.
Qu'est-ce ?
Bien sûr, tu ne devines pas, dit-elle, encore de l'aventure émue.
Quoi, fait le père, un jouet qui remue ?
Mais c'est vivant. répond-elle, oh ! vois, vois et dans sa joie, elle étale à la fois,
riant toujours comme on rit à son âge, le villageois tremblant; et son attelage.
Qu'as·tu fait là mon enfant, à l'heure il faut sortir cela de ma demeure, respectons
le travailleur austère qui nous nourrit en cultivant la terre. Sans lui, crois-moi,
nous n'aurions ni pain doré, ni tissu vaporeux, et notre race puise ses forces
et sève dans ses sueurs, son travail sans trêve.

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