1- Haut-Barr ***

 

Situation et commentaires

Le château du Haut-Barr est construit sur trois rochers qui étaient entourés d'une enceinte commune. La place se situe à 458m d'altitude, au sud-ouest de Saverne. Son accès peut se faire par la route. La vue depuis " l'œil de l'Alsace " est splendide par son étendue. Les restes du château sont très intéressants (en particulier l'entrée, la chapelle). Le pont du diable est vertigineux. L'affluence de visiteurs peut toutefois rebuter quelques randonneurs aimant la solitude.

 

 

Aperçu historique

1142 : les fondations du château remontent à cette époque. Un Merboto de Borre est cité dans un acte. Il porte certainement le nom du château.
1168 : l'évêque de Strasbourg Rodolphe achète le rocher méridional (Markfels) et aménage la forteresse romane dont le logis et la chapelle constituent les vestiges encore visibles aujourd'hui. C'est la naissance de la forteresse des évêques de Strasbourg surnommée " l'œil de l'Alsace ".
XIVe : l'évêque Jean de Lichtenberg y réside.
1356 : le château est victime du tremblement de terre.
1583 : dans le contexte troublé des guerres de religion, l'évêque Jean de Manderscheidt-Blankenheim (1568-1592) entreprend d'importants travaux pour l'adapter à l'artillerie et y installe sa résidence (entrée avec le portail où est gravé son nom ainsi que le bastion d'artillerie nord).
XVIe-XVIIe : le château n'a plus de rôle militaire important. Les Geroldseck et Ochsenstein gagnent des parts du château.
Guerre de trente ans : le château est occupé alternativement par les troupes impériales et les troupes françaises. Il est sérieusement touché par la guerre.
1649-1650 : le château est démantelé.
1772 : le château est définitivement abandonné.
1791 : le Haut-Barr est vendu comme bien national.

 

 

Légende

Le pont reliant le petit rocher du sud au rocher principal se nomme le "Pont du Diable". Un premier pont unissant les deux rochers fut construit lorsque l'évèque de Strasbourg acheta le troisième rocher à l'abbaye de Marmoutier vers 1171. Lors de sa construction, au moment où les ouvriers allaient mettre la dernière main à l'ouvrage, celui-ci s'effondra. Une deuxième, puis une troisième tentative de construction connurent le même sort. Les ouvriers commençaient à désespérer. C'est alors que se présenta un tailleur de pierres qui assura pouvoir bâtir le pont tout seul, en une nuit. Tout d'abord l'on se gaussa, mais devant son insistance l'évêque lui laissa tenter sa chance. Mais quel salaire demanderait-il ? Le tailleur de pierre se dévoila alors : il n'était autre que le diable et demandait pour prix de son ouvrage l'âme du premier être vivant qui traverserait le pont. "Affaire conclue !", décida l'évêque. Le lendemain, le pont était bâti et le diable attendait son salaire. Mais l'évêque avait bien préparé son coup. Ses hommes avaient capturé un chien errant et ils lui firent traverser avant quiconque le nouveau pont. Le diable en fut pour ses frais. De colère, il frappa si durement le rocher de ses pattes de bouc qu'il y laissa ses empreintes. Mais le marché avait été respecté des deux côtés.
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